Comme ça j'ai pas besoin de préciser la date mdr
Une fois n'est pas coutume, voici la suite entièrement rédigée. Par contre, laissez les coms sur le blog pour le faire monter dans le top.
Merci ^^
- Hôpital d’Evian, j’écoute.
- Bonjour, Antoine Keller, SRPJ d’Aix en Provence. Puis-je parler au professeur Fresnais, s’il vous plaît ?
- Le professeur Fresnais est actuellement en intervention. Peut-être puis-je prendre un message ?
- Euh, oui. Dites –lui que j’ai appelé et que je requiert sa présence à Aix en Provence, si possible, et dans les plus brefs délais.
- Très bien. Le commissaire Antoine Keller. Ca s’écrit…
- Comme ça se prononce, merci.
Il raccrocha et sourit à Esther.
- Je suis tout à toi, ma chérie.
- Je suis venue te parler de Lisa Hedger.
- Ah. Tu as trouvé quelque chose ?
Il parlait d’un ton anodin.
- Les archives Saint- André sont totalement faussées. Mon… Mon père a corrompu les médias et il n’a rien conservé. Il a emporté le secret dans sa tombe.
Elle s’approcha de Keller et joua avec les pans de son veston.
- Une affaire désastreuse si elle avait fait la une. Mais l’argent est plus fort que tout ça. Et toi, Antoine Keller, l’argent ne t’a jamais intéressé. Tout ce qu’il y avait, c’était ta haine pour les Saint-André. Ce que je ne comprends pas, c’est que tu n’as pas fait éclater la vérité. Comme à ton habitude.
Elle le regarda, attendant une réponse. Keller soupira doucement et eut un sourire en coin. Il caressa les cheveux d’Esther doucement, les yeux fixés sur elle.
- Je crois que c’est pour ça que je t’aime, Esther. Tu vas vraiment au fond des choses, de tout ton cœur. J’ai jamais vu une femme comme toi.
Il l’embrassa. Puis, il s’éloigna, plongé dans son passé.
- A l’époque, j’étais un tout jeune commissaire, à peine sorti de l’école. D’ailleurs, je n’ai occupé le poste à Aix qu’une année. J’ai été muté à Paris, à Neuilly. Mon supérieur, un vieux divisionnaire corrompu, Olliver Nevski, a cédé aux avances financières de ton père. Il m’a fait obstacle, a fait sauter les commissions rogatoires, détruit les preuves. Ironie du sort, il est mort lors d’un braquage de l’un des convois de fonds Saint-André.
- Tu crois que le dossier a été bloqué ?
- Je n’en sais rien. En tout cas, c’est ce qui m’a poussé à devenir divisionnaire, pour que je n’ais pas à subir à nouveau les conséquences du vice sur les hommes.
Il lui fit face, de nouveau.
- Mais j’avais tout faux, apparemment. J’ai été muté à Aix en tant que principal vingt-cinq ans plus tard. J’ai fait la financière pendant cinq ans, pour m’introduire à la brigade et le temps que la place se débloque. La suite, tu la connais.
- Il faut que je consulte les rapports.
- Mais pourquoi ?
- Il est probable que je trouve un mobile à une possible vengeance d’Hedger.
Pensif, Keller se mordilla la lèvre inférieure.
- Je ne te promets rien, Esther.
Il introduisit son badge électronique dans un lecteur. La diode rouge clignota et passa au vert. La porte se déverrouilla.
- Je vais négocier avec l’archiviste.
Il entra, Esther à sa suite. Elle s’attendait à une femme, d’âge mûr et professionnelle, un peu comme sa mère. A la place, elle eut un jeune homme d’une trentaine d’années, grand, brun, les yeux gris, un air sérieux sur son visage aux traits fins.
- Bonjour, jeune homme. Où est l’archiviste Pesneyl ?
- Elle a été remplacée par moi-même. Il y a quelques mois. Je m’appelle Zack Blanchard.
- Je suis le commissaire divisionnaire Antoine Keller. Voici Esther Keller, de la coopération internationale.
Il leur serra la main. Les yeux de Blanchard s’attardèrent sur Esther. Sans indécence.
- Que puis-je pour vous, commissaire ?
- J’aimerai consulter le dossier du divisionnaire Nevski sur l’incendie de la banque Saint-André.
- Oui, sans problème. Je vais vous demander de signer le registre.
Blanchard donna à Keller un ridicule petit cahier à spirales.
- Vous mettez ici l’objet de votre consultation.
Il s’exécuta.
- Merci. Vos pouces. Vous les enfoncez sur le boîtier, trois secondes.
Keller fronça les sourcils.
- Pourquoi faire ?
- C’est pour consigner votre identification digitale par informatique.
- Ah très bien. Ca s’est modernisé depuis mon départ.
- C’est tout neuf. Les réformes Hedger apportent un nouveau souffle au SPRJ.
- Lisa Hedger a instauré ça ?
- Oui. Elle a fait refaire la salle de conférence et de briefings. Elle a aussi débloqué des fonds pour l’équipement des recrues.
Esther regarda Keller avec un sourire amusé. Il était tout rouge.
- Le préfet était en train de traiter ma demande pour les fonds, quand je suis parti aux Etats-Unis, se justifia-t-il.
Blanchard était parti dans le fond de la salle d’archives et en ressortit quelques secondes plus tard.
- Vous avez une salle de lecture à votre gauche. Les dossiers ne sortent pas des archives.
Keller feuilleta rapidement le dossier.
- Merde.
- Quoi ? Il manque quelque chose ?
- Mon propre rapport.
Il se leva et quitta la pièce. Esther reprit le dossier.
La liste des victimes était formelle. Pas d’Hedger. Mais un homme d’origine asiatique était mort là-bas. Syvhan Riyher. Sa femme. Où était sa femme ? Ah ! la voilà ! Marie Riyher.
Française, de taille moyenne, brune… Ses yeux étaient bleu-vert océan. Une couleur unique, familière à Esther.
- Antoine…
« Non, c’est impossible »
Keller entra en claquant la porte.
- Ca c’est la meilleure ! Mes rapports, mon propre dossier… Devines qui les a empruntés ?
- Lisa Hedger.
- Quoi ? Comment ? demanda Keller, déçu par l’échec de son effet.
- Antoine… Il faut que je sache quelque chose. A propos de ta mère.
- Ma… Ma mère ?
Sujet visiblement sensible.
- C’est capital.
Keller s’assit. Il passa sa main sur son visage. Quand il parla, sa voix était rauque, distante.
- Ma mère est partie quand j’avais trois ans. L’alchimie avec mon père ne marchait plus depuis quelques mois. Ils se sont séparés bons amis, et je croyais que je la reverrai. Le destin en décida autrement. Après le suicide de mon père, on m’envoya dans un pensionnat dirigé par mon oncle côté paternel. Il m’a dit que ma mère était morte depuis deux ans. A la sortie de la Fac, je ne pensais plus à elle. Le deuil a été long. Mais les souvenirs qui me restent d’elle sont ce que j’ai de plus précieux.
Il avait les larmes aux yeux. Les propres réminiscences de la mère d’Esther lui serrèrent le cœur. Elle s’approcha de lui et le prit dans ses bras.
- Je suis désolée, Antoine…
Il essuya les larmes et eut un sourire forcé.
- Fallait bien que je t’en parle un jour… Je sais déjà tout sur tes parents…
- Oui, mais rien sur ma famille. Moi non plus, d’ailleurs.
Elle sourit un peu elle aussi et l’embrassa. Il resta un moment le visage sur son épaule, à respirer son odeur.
- Pourquoi tu m’as demandé ça ?
- Comment s’appelait ta mère ?
- Marie… Marie Keller.
Chapitre VII
Keller examina de nouveau les documents. Il était stupéfait. Il caressa des doigts la photographie de Marie Riyher.
- Mon Dieu… Je n’avais jamais vu ces papiers…murmura-t-il, subjugué par l’émotion.
- Alors ? C’est bien ta mère ?
- Oui. Avec vingt ans de plus que dans mes rêves. Elle s’est remariée…
- Il y a toutes les chances que de ce mariage soit née Lisa Hedger.
Alors voilà. Tout s’expliquait. Cette tristesse qu’il avait ressentie quelques jours auparavant…
Ils étaient pareils. Le même sang coulait dans leurs veines. Ils avaient changé de nom, l’un pour exorciser son passé, l’autre pour le fuir. Ils avaient le même destin. Deux divisionnaires hors normes. Deux sagittaires à la flèche implacable, au tempérament de feu, nés sous la bénédiction de jupiter.
Keller se leva, bouleversé. Des larmes coulaient sur ses joues, mais autrement moins amères que celles qui avaient menacé, quelques secondes plus tôt.
- Il faut que je la voie. Je veux qu’elle sache.
- Je t’accompagne.
Ils croisèrent Lisa Hedger dans les couloirs du SRPJ. Elle tenait les dossiers d’Antoine sous le bras et elle aussi semblait sous le coup de l’émotion.
Dès qu’elle l’aperçut, elle lui sauta dans les bras.
- Oh Antoine ! Je savais qu’il y avait quelque chose ! Que je te retrouverai ! Maman m’avait dit que je le saurai, le jour venu !
- Tu… Tu savais ?
- J’ai tellement de choses à te raconter, grand frère !
- Et moi donc !
Alors, vous voulez toujours la mort de Lisa Hedger?
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Ven 29 Déc - 6:24
bravo c vraiment bien trouvé!
elle est super mais c dommage qu'elle soit petite!
